le blog de zaz'

The sunday song .

 

 

The sunday song .

 

 

Instantanés .

 

Le temps passe et avec lui certaines envies reviennent . Notamment celle de sortir juste tous les 2, pas de chance, c'est à ce moment là que notre Mary Poppins ( qui n'en était absolument pas une, je le sais aujourd'hui, puisqu'elle m'a abandonnée ) a décidé de nous lacher . J'ai mis un peu de temps pour me lancer mais je reconnais qu'avec ma petite rockeuse je suis bien plus détendue qu'avec sa soeur ; à la demoiselle irlandaise avec qui je négociais en début de semaine et qui me proposait d'appeler les parents qui l'employaient déjà j' ai répondu que je ne me faisais pas de soucis, j'aurai ma petite fleur de printemps qui me raconterait et que si elle ne lui plaisait pas et bien on ne recommencerait pas, voilà tout .

Les journées passent et je confesse ici que je profite un maximum de ma petite ( qui devient grande ) . Je ne fais pas grand chose, quelques virées et un peu, beaucoup de patisseries . Pour le moment, Elle ne me lache pas, ses pas me suivent et sont de plus en plus certains, elle est à 2 doigts de me demander les clés de la bagnole ; je sais qu' à 15 ans les enfants ne prennent plus le sein de leur mère et ses 15 ans c'est .... demain .
J'avoue que j'ai du mal à voir grandir mes filles et même si j'apprécie de prendre le métro avec ma grande pour aller me ballader, je n'arrive absolument pas à me projeter en maman d'adolescentes ou pire encore d'adultes .
Ceci étant dit, je vous laisse avec quelques photos prises cette semaine, il faudrait voir à ne pas prendre la tête aux 10 lecteurs assidus et compréhensifs qu'il me reste . 

 

Un bon moment avec Edouard Baer et sa troupe, et surtout le plaisir de me retrouver dans un siège en velours rouge .

Arrêt obligatoire pour écouter la musique dans la rue ou le métro avec ma petite fleur de printemps . Et là c'était vraiment super, une parenthèse magique dans les sous-sols des Halles, et oui c'est possible ... Il suffit juste de tendre l'oreille quelques fois .

A 2 c'est trop mieux !

Premiers pas en OR ....

 

Bon week-end .

Sur le fil .

 

Depuis que je suis toute petite je pleure . Tout le temps, tous les jours, presque je crois . Pour un rien, ou pour un tout, justement . Quand je suis triste, émue, énervée, humiliée, en colère, touchée, fatiguée .... Je déborde .
Quand j'étais petite je me rappelle, c'était le grand jeu de mon frère, à la fin du film ou à la séquence " émotion ", il attendait impatiemment que les larmes me viennent ; moi, honteuse, j'étais totalement incapable de les retenir, ces larmes qui auraient du être discrètes et douces se transformaient rapidement en un torrent de rage .

Enfant, je me rassurais en me disant qu'avec l'âge " ça " passerait . Que l'adolescence ferait son boulot, que j'allais m'endurcir, que je finirais bien par devenir comme les autres, normale .
Et puis le temps est passé . Je me rappelle du mariage d'une amie qui m'avait demandée de lire un texte, téméraire j'avais choisi une chanson d'amour d'Edith Piaf, à la 2eme phrase j'ai senti le raz de marée monter de mes entrailles, je me rappelle avoir regardé dans l'assemblée, cherché désespérement de la force dans les yeux de mon chéri, du courage dans ceux de la mariée . Je suis allée au bout du texte, difficilement, des sanglots dans la voix, les yeux rougis, le nez coulant et trempée de sueur froide . Exténuée . Un désatre . Plus jamais je n'ai réitéré l'experience . 

Je pensais qu'une fois adulte ( c'est quand l'âge de raison ? ) forcément " ça " disparaitrait . Que mes yeux ne se mettraient plus à couler en voyant quelqu'un attablé, seul, au restaurant, ou sur une plage bondée, parce que la foule applaudit le soleil qui se couche, ou que, regardant, avec ma petite fleur de printemps, le magicien d'Oz je ne peux pas m'empecher de pleurer quand Dorothy dit adieu à l'homme de paille pour retourner auprés de ceux qu'elle aime, alors que je suis capable de vous réciter les dialogues du film .
Je pensais qu'une fois maman, je saurais me controler, quand je regarde mes filles, un détail me saute aux yeux, un sourire, une boucle de cheveux, une façon de tenir un biscuit avant de le croquer . Mais non .

Samedi matin, dans le métro, sur le quai d'en face, un garçon jouait de la guitare et chantonnait ; je me suis approchée de lui, j'aurai voulu traverser, ses doigts et sa voix, tant de grâce tout d'un coup dans cet endroit, le silence s'est presque fait, j'ai été submergée, j'aurai voulu l'applaudir et l'acclamer avant qu'il ne monte dans la rame mais je l'ai laissé filer, les joues toute mouillées .

J'ai grandi . Jamais je ne pourrai regarder un film avec Robin Williams sans verser de grosses larmes . Jamais je ne pourrai assister à un mariage sans pleurnicher, c'est comme ça .
Je suis comme un funambule avançant petit à petit sur une grosse corde sensible, les lunettes de soleil sur le bout du nez . En déséquilibre .

 

Peut-être, un jour, quand je serai vieille ...

The sunday song .

 

 

The sunday song du lundi .

 

 

 

Et des petites mains et des plus grandes qui se cherchent, se trouvent et ne veulent plus se détacher !

 

Un moment avec Catherine .

 

Depuis toute petite, aussi loin que je m'en souvienne, Catherine Deneuve, est pour moi la plus belle et la plus "star" des actrices françaises . J'ai vieilli grandi, elle aussi, un poil, mais elle garde cette classe et cette élégance que très peu peuvent se vanter de dégager naturellement, en dépit des années . 
En ce moment le Bon Marché fête ses 160 ans et a demandé à Catherine de l'accompagner pour souffler ces quelques bougies . 

Samedi après-midi, on est donc allé en famille faire quelques emplettes à la grande épicerie ( ouilllllle !) mais surtout voir ce petit film consacré aux lieux de la rive gauche qu'elle aime particulierement .

Elle nous emmène au marché, acheter du foie gras mi-cuit, qu'elle mange avec les doigts et des serviettes de table, et comme nous, elle grapille des cerises sur le chemin .

On la voit beaucoup en voiture, fumer, pas mal, je peux vous dire que malgré une longue pause ( grâce à l'auriculothérapie ) elle n'a pas résisté au stress de l'entre-deux tour des élections et a repris . On apprend qu'elle va beaucoup au cinéma quand elle ne tourne pas . Qu'elle deteste qu'on la prenne en photo tout le temps, partout, avec le téléphone portable, pas tant parce que ça la dérange mais parce qu'elles sont moches ces photos !

Elle se ballade au jardin des plantes, dans le jardin du Luxembourg . Elle est sensible aux détails, elle s'extasie devant les plinthes arrondies, "pratiques pour nettoyer " dans un café, siffle les petits oiseaux de la grande mosquée, elle déteste le mot " bisou " et prefère les baisers . Elle aime beaucoup la place St Sulpice, ses amoureux et les enfants qui y jouent . Quand on lui demande si elle va à la messe, elle répond qu'elle n'est jamais là le dimanche, avec des yeux malicieux et que la première fois qu'elle est rentrée dans l'église c'est parce qu'elle avait perdu son chat . Elle rit beaucoup, elle avoue être grossière au volant, " vieux chnok, connardo ", " les fenêtres fermées biensûr pas à la tête des gens " .

Elle retrouve Gerard Depardieu, rue du cherche midi, chez le poissonnier, s'extasie devant la brandade de morue, les thons et leurs yeux brillants . Enfin, elle enlève ses chaussures pour marcher sur la pelouse des Invalides qu'elle trouve majestueuse mais pas imposante, et part à la recherche de trèfles à 4 feuilles .

Elle fume donc, elle rit beaucoup, et elle répond aux questions, espiègle et naturelle . Quand j'ai quitté mon siège de cinéma, j'ai eu une drôle de sensation, j'avais l'impression de quitter quelqu'un que je connaissais, de proche, même .

 

 

Une fois dans la rue j'ai demandé à ma petite fleur de printemps si elle avait reconnu cette dame blonde qu'on venait de voir ...

- Mmmmm, j'hésite ...
- Tu hésites ?  Entre qui et qui ?
- Mmmmm .... Marilyn et Peau d'âne .... Mais un peu vieille quand même !

J'ai adoré . Je n'ai rien eu à ajouter .