Ce midi je suis allée voir l'expo qui lui est consacré à la Monnaie de paris, après avoir fait la queue une demi-heure sous le soleil parisien et avoir gravi l'escalier en marbre de cet ancien batiment ( à chaque fois dans ce genre d'endroit, chargé d'histoire, je voudrais que ma robe soit longue et qu'elle traine sur les marches.....) j'ai été déçue en appercevant la taille des tirages exposés et j'ai compris pourquoi l'entrée du public se faisait au compte-goutte .
L'expo débute sur ces clichés parisiens, époque d'aprés-guerre, les bistrots, la fête forraine, les rues de paris, le gamin à la baguette, si connu, commandé à l'époque par un journal américain ( d'ou la baguette ! ), les amoureux de la bastille, la Marne et ses baigneurs qui se prélassent sur un pont.... puis on enchaine sur son engagement dans la lutte sociale, les grèves chez Citroen ou chez Renault, les mines dans le Nord de la France, les usines de textile, il a été un véritable soutien dans les conflits et l'injustice auquels fait face la classe ouvrière .On part, ensuite, en voyage, dans les pubs de Londres, en Hollande, en Allemagne, en RDA, plus exactement où il s'est rendu 2 fois en reportages commandés, à Moscou, à Venise et à New-york . Il a travaillé pour "Life" quelque fois, puis il a renoncé parce que les américains retouchaient et "re-légendaient" ses photos .
Cette rétrospective se termine sur des prises de vue plus personnelles, plus privées, un auto-portrait, des clichés d'amis tels que Picasso, Sartre ou Prevert, des photos prises dans sa maison du sud de la France, de son fils et de sa femme, nue, de dos, un après-midi d'été, après la sieste, maginfique et de quelques inconnues nues, elles aussi et sublimes .
Et en sortant, je me suis dit ( même si je n'y connais pas grand chose à la photo ) que de tout son travail ressortait une poésie et une humanité qui me plaisait et que oui les tirages sont petits, parce que pour les regarder, les apprécier, il faut se rapprocher, comme lui s'est rapproché de la vie..... oui, chez lui, la lumière rend les choses ordinaires, romantiques et charmantes ; à mi parcours, dans un petit film, il explique qu'il a arrété de photographier, à plus de 90 ans, quand ses muscles fatigués ne lui permettaient plus suffisamment de stabilité et comme le trépied n'était pas son truc...........et là je me suis dit que ce photographe, disparu l'année dernière, devait être une belle personne...et que Willy était un joli prénom .
PS : photo " Nu au tricot rayé " .
PS bis : Willy R. savait qu'en 2010 la marinière serait toujours d'actualité !